L´animal et le pouvoir

L´animal et le pouvoir
17,10 €
Sense existències ara
Rep-lo a casa en una setmana per Missatger o Eco Enviament*
La ménagerie du pouvoir mobilise souvent une symbolique animalière conventionnelle comme l´atteste l´iconographie politique, qu´elle soit monarchique (lion et cheval), impériale (abeille napoléonienne) ou républicaine (coq gaulois). Au service d´une image, l´animal est également enjeu de pouvoir. L´affirmation du règne politique sur le règne animal se traduit souvent par une logique d´emprise, de violence ou de contrainte.
Diabolisé, au coeur de multiples procès tout au long du Moyen Age, l´animal est la cible et la victime d´exactions multiples : chassé, torturé, mis à mort, il témoigne du bon plaisir du prince comme des systèmes idéologiques et des traditions constitutives d´une société à un moment donné. Instrumentalisé par les acteurs politiques, il nourrit aussi bien le rituel de la visite du président de la République au salon de l´agriculture que les campagnes électorales, à l´image de Bo, le chien de Barack Obama, favorisant l´assomption d´un président-sentimental.
Happé par la jurisprudence, objet de controverses juridiques portant sur son statut, il est au coeur des politiques mises en oeuvre par l´Etat moderne : érigé en signe extérieur de richesse, il fait l´objet d´une sollicitude renouvelée dont témoignent les mobilisations de défense et de protection des animaux depuis le 19ème siècle ou encore le droit, soucieux de concilier une cohabitation, parfois conflictuelle, entre l´homme et l´animal, obligé d´arbitrer entre visée protectrice et lutte contre les espèces menaçantes ou invasives. Questionner l´ambivalence de ces relations invite alors à prendre en compte l´économie émotionnelle qui régit les sociétés et détermine les critères de l´acceptable et de l´ignoble, du tolérable et de la cruauté. Les liaisons de l´animal et le pouvoir racontent donc une vieille histoire qui n´a rien perdu de son actualité comme l´atteste l´affaire des chiens de Nicolas Sarkozy saccageant le mobilier national.
Mais au-delà de l´anecdote, l´animal reste bien au coeur des représentations et des pratiques du pouvoir d´Etat.
Diabolisé, au coeur de multiples procès tout au long du Moyen Age, l´animal est la cible et la victime d´exactions multiples : chassé, torturé, mis à mort, il témoigne du bon plaisir du prince comme des systèmes idéologiques et des traditions constitutives d´une société à un moment donné. Instrumentalisé par les acteurs politiques, il nourrit aussi bien le rituel de la visite du président de la République au salon de l´agriculture que les campagnes électorales, à l´image de Bo, le chien de Barack Obama, favorisant l´assomption d´un président-sentimental.
Happé par la jurisprudence, objet de controverses juridiques portant sur son statut, il est au coeur des politiques mises en oeuvre par l´Etat moderne : érigé en signe extérieur de richesse, il fait l´objet d´une sollicitude renouvelée dont témoignent les mobilisations de défense et de protection des animaux depuis le 19ème siècle ou encore le droit, soucieux de concilier une cohabitation, parfois conflictuelle, entre l´homme et l´animal, obligé d´arbitrer entre visée protectrice et lutte contre les espèces menaçantes ou invasives. Questionner l´ambivalence de ces relations invite alors à prendre en compte l´économie émotionnelle qui régit les sociétés et détermine les critères de l´acceptable et de l´ignoble, du tolérable et de la cruauté. Les liaisons de l´animal et le pouvoir racontent donc une vieille histoire qui n´a rien perdu de son actualité comme l´atteste l´affaire des chiens de Nicolas Sarkozy saccageant le mobilier national.
Mais au-delà de l´anecdote, l´animal reste bien au coeur des représentations et des pratiques du pouvoir d´Etat.