Le Ring de Robert Lepage

Richement illustré, l’ouvrage de Bernard Gilbert, directeur de production du secteur de l’opéra à Ex Machina, a été écrit à partir du journal quotidien qu’il a tenu pendant les années qui ont mené à la production de la tétralogie de Wagner, L’Anneau du Nibelung, familièrement appelé le Ring, au Metropolitan Opera de New York, Reconnu pour sa scénographie révolutionnaire, Robert Lepage a choisi d’être le plus fidèle possible à Wagner et à ses sources, cherchant à montrer sur scène la puissance tellurique des volcans, le mystère profond de la forêt, les conflits entre les dieux du panthéon germanique et les effets spectaculaires (la fameuse chevauchée des Walkyries) inscrits dans le livret. Comme l’oeuvre comporte quatre volets, il fallait d’abord imaginer un dispositif général qui puisse servir l’ensemble du cycle, ce qu’aura permis le désormais fameux système de pales. Le recours aux technologies d’appoint ainsi qu’à l’acrobatie permet des effets saisissants dont le livre reconstitue l’évolution, de la conception à la réalisation, en passant par les esquisses, plans, maquettes à l’échelle. Il va de soi qu’un tel parcours soit assorti de nombreuses illustrations.
Si la scénographie est remarquablement documentée, l’oeuvre elle-même n’est pas en reste. L’auteur en effet propose quelques clés pour s’initier à L’Anneau du Nibelung, rappelant par exemple les légendes islandaises dont s’est inspiré Wagner pour l’écriture des livrets, et souligne l’originalité de la technique de composition. De plus, chacun des volets de la tétralogie fait l’objet d’un résumé complet.