Paul Klee: le geste en sursis

Paul Klee: le geste en sursis
Dans l´œuvre de Klee, depuis les débuts jusqu´à son terme, le monde n´est plus donné comme l´objet d´une préoccupation extérieure ; le peintre est dans le monde, le monde se développe à l´intérieur du peintre.
Toutefois, si la peinture de Klee se déploie initialement dans une tonalité qui évoque l´harmonie et la fusion avec le monde, après 1933, l´atmosphère de désastre s´impose : à partir de cette date, et plus encore à partir de 1935, où la maladie fait écho à la catastrophe politique, l´angoisse devient la seule couleur à l´horizon de l´œuvre. Le geste de Klee, d´un tableau à l´autre, d´un dessin à l´autre, est alors un geste en sursis où chaque forme retenue voudrait vivre une avant-dernière fois.