Dérégler l´art moderne. De la caricature au caricatural, au XIXe

Dérégler l´art moderne. De la caricature au caricatural, au XIXe
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Tout au long d´un XIXe siècle attaché aux normes, genres et hiérarchies, le champ artistique fut confronté à la multiplication des images, à leur reproductibilité technique et à la densification de leur circulation par le biais de la gravure industrielle et du journal illustré, qui modifièrent les statuts et déplacèrent les rapports au sein du système des beaux-arts. Parmi ces bouleversements, la caricature - image grimaçante et expressive par excellence - connut une expansion inédite qui fut d´abord perçue comme une menace pour l´art et plus particulièrement pour la peinture, d´autant que des peintres s´y adonnaient (Goya, David, Delacroix, Daumier, André Gill...).Progressivement, cet objet partisan et utilitaire, doté d´une faible légitimité artistique et culturelle, considéré comme ingrat et régressif, quand il ne passait pour vulgaire, fut pourtant disjoint de ses intentions initiales - le comique, la polémique et la critique -, pour devenir un langage formel. De la sorte, les procédés usuels de l´image satirique - la déformation, l´exagération, l´altération, la mutilation ou la condensation - furent institués en moyens plastiques, selon un double processus de translation et de déterritorialisation qui caractérise plus largement la modernité du xixe siècle.Cet essai analyse comment, dans l´historiographie de la caricature, dans la critique d´art et dans la pratique même des artistes, la caricature et son arsenal de dérèglements sont progressivement devenus l´espace d´invention du caricatural, dont la peinture de Courbet, Cézanne, Degas, Ensor, Rouault ou Picasso est le lieu.