Du temps qu´on existait


Du temps qu´on existait

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Sense existències ara
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"Bonjour.
Je ne sais pas si quelqu’un a déjà songé à mordre dans son roman en disant bonjour. Il faudrait que tous les romans commencent ainsi. Ça prouverait que les écrivains sont des gens comme les autres, même si c’est en moins bien. Oui, il faudrait que les écrivains disent bonjour. Ça leur donnerait l’air normal. Et par conséquent, leur apporterait de la reconnaissance, et peut-être, qui sait ? de l’admiration. Ça les conforterait dans leur entreprise, ça les réconforterait, ça les empêcherait d’entrevoir le suicide. Les malheureux, ils n’ont pas une belle vie. Ça non, ils l’ont dure, même, il me semble. Mais c’est de leur faute, c’est leur choix, aussi. Ils sont à plaindre, mais ne les plaignez pas : ils se sont mis tous seuls dans la crevasse. Eh, oh ! Oui, en bas, c’est moi ! Je suis un écrivain, je vous salue, avant de couler, ou de remonter, on ne sait jamais.
Et puis, on se plaint qu’aujourd’hui, en France, plus personne ne salue personne, qu’on vous regarde avec étonnement quand vous lancez « bonjour ». Eh bien, je prends sur moi de sauver l’honneur. A partir de là, la première page est rongée, les présentations sont faites, j’ai été poli, humain, normal, le roman peut commencer. J’ai décidé de me taire. Si, si, je vous assure. C’est beaucoup mieux ainsi."
M. D