L’Héritage politique de la psychanalyse


L’Héritage politique de la psychanalyse

La psychanalyse n’a pas toujours été l’école de la résignation qu’elle est devenue. Sa mue conservatrice, qui conduit soignants et patients à se focaliser sur les maux privés des individus, n’avait rien d’inéluctable. Elle résulte en effet d’une double limitation : de l’inconscient au refoulé, et du refoulé à l’Œdipe. Pour que la psychanalyse cesse d’être un outil de reproduction de l’ordre social et redevienne une école d’espoir, il faut donc la désœdipianiser, la recentrer sur le réel – c’est-à-dire, bien souvent, sur le politique.
Restituant les débats passionnants qui ont contribué à cette opération de recentrage, Florent Gabarron-Garcia propose dans cet ouvrage une critique en règle du psychanalysme, cette orthodoxie qui, assimilant toute forme de pensée critique à un discours « hystérique », aboutit inéluctablement à sa pathologisation. Il montre au contraire comment une attention soutenue au lien inextricable qui unit les histoires des personnes et la grande Histoire peut rendre à la clinique sa portée subversive, et transformer le sentiment de fatalité en désir de révolution.